Je l'avoue, j'ai été surpris par la soudaineté de l'annonce de cette décision, et je la respecte. Certes, je m'attendais à un renoncement mais plutôt autour du mois de février. Et il faut rendre hommage à JL Borloo car il a apporté sa notoriété au service du rassemblement de notre famille politique avec la constitution de l'Alliance républicaine, écologique et sociale (ARES).
JL Borloo est souvent décrit comme un homme qui aime se sentir libre. Or dans cette situation, entre ceux qui le poussaient à y aller pour couper définitivement les ponts avec l'UMP et ceux qui cherchaient à l'en dissuader avec des pressions plus ou moins inamicales, avec un appareil politique tout jeune et non consolidé, il ne pouvait que jeter l'éponge tôt ou tard.
Il me semble aussi que JL Borloo a placé la barre un peu trop haut (sa présence au deuxième tour) d'autant qu'il a trop tergiversé et pris du retard dans la construction de l'ARES et dans une déclaration de candidature qui finalement n'est jamais venue. Un score de 6 à 10% dans ces conditions aurait été parfaitement honorable et aurait constitué le véritable acte fondateur de l'ARES. Son "abandon de poste" met nombre de ses amis qui l'ont suivi dans l'embarras et risque de porter un coup fatal à l'ARES.
L'ARES risque de disparaître aussi par le manquement aux accords de certains de ses dirigeants. L'objet de l'ARES était de réunir la famille centriste autour d'une charte de valeurs, d'un mouvement, et d'un candidat aux Présidentielles. JL Borloo et Hervé Morin étaient candidats. Jean-Louis Borloo ayant renoncé, l'ARES doit donc soutenir Hervé Morin. Le refuser, c'est condamner l'ARES à l'explosion.
Quant à "son électorat", il me semble que JL Borloo était apprécié pour son personnage et les idées qu'il portait. Ces mêmes idées seront portées par Hervé Morin.
Il faut enfin remercier Jean-Louis Borloo d'avoir annoncé assez vite sa décision, laissant suffisamment de temps aux centristes pour organiser la relève. La présence d'un candidat centriste aux présidentielles est essentielle pour la défense de nos valeurs et de nos projets. C'est un moment important de la vie politique et cela permet de porter aux Français notre message humaniste, social, de saine gestion et européen. Par le rassemblement et la mobilisation de nos troupes, cela nous permettra aussi de renforcer nos structures et de préparer les échéances électorales futures de 2014 et 2017.
La candidature d'Hervé Morin n'est donc absolument pas une question d'égo ou de gestion d'une carrière personnelle. Entre une partie des radicaux qui retournent dans une UMP droitisée et un Modem ancré au centre gauche et dont le compteur est resté bloqué sur 2007, C'est bien la survie de la famille politique de centre droit dont il sera question en 2012.