M. le Maire, chers collègues,
Cette présentation et vos orientations budgétaires confirment que votre équipe n’a pas pris la mesure des périodes difficiles vers lesquelles nous nous dirigeons.
En premier lieu, je regrette que vous ayez fait le choix d’une présentation démagogique : Vous consacrez 6 pages sur 11 de ce document pour nous expliquer que c’est à cause de la crise et de l’Etat si la majorité valentinoise augmente les impôts. Et dans le même document, vous vous contredisez en page 7 en annonçant : « Malgré les effets de rabot de l’Etat sur la fiscalité des collectivités territoriales et leurs dotations, la municipalité valentinoise ne fera par supporter par effet de ricochet le désengagement du soutien du gouvernement aux communes, départements et régions». Pourquoi ce qui sera possible l’année prochaine ne l’a pas été cette année ?
D’autre part, vous présentez comme une vérité immuable, voire un dogme, le fait que: « Les recettes croissent moins vite que l’évolution des dépenses ». Cette réalité est plutôt le fruit de décisions irresponsables qui nous ont conduit à cette situation de crise ; elles peuvent être inversées.
De plus, le couplet sur les emprunts toxiques est affligeant. Prétendre que l’ancienne municipalité vous a laissé une situation difficile est honteux et mensonger. Nous avons divisé par deux la dette par habitant entre 1995 et 2008. Oui, Valence avait réglé son problème de dette en 2008, et je dis bien 2008 car il semble qu’il faille vous rappeler que c’est notre municipalité qui a voté le budget 2008. Nous vous avons aussi laissé les clés de la ville avec une capacité d’autofinancement de 17 millions d’euros. Qu’en avez-vous fait ? Avez-vous amélioré la situation sur ces deux points ? Non, elle s’est dégradée !
Enfin, alors que du milieu des années 90 jusqu’en 2007, au prix de travaux d’embellissement, du plan fleur, du plan lumière, de l’animation culturelle et d’une politique fiscale avantageuse, nous avions réussi à stopper l’hémorragie de la population et à renverser la tendance en renforçant l’attractivité de notre ville, voilà que depuis 2 ans Valence perd à nouveau des habitants. Les conditions fiscales que votre municipalité impose à la population et les perspectives de votre gestion municipale sont à l’origine de cette fuite de population.
Pour finir, je constate que vous dénigrez l’action de l’Etat contre la crise et vous qualifiez la contribution des collectivités locales comme une obligation, une contrainte. J’aurai préféré entendre un discours volontaire et de solidarité nationale contre ce fléau. Ce n’est pas un service à rendre à la France que d’instrumentaliser cette crise, en poussant des collectivités locales de gauche à contrecarrer les efforts d’un Gouvernement de droite. Si aujourd’hui, nous ne formons pas un front commun, demain, comme en Grèce, c’est la crise qui nous pourrait nous imposer une gouvernance d’union nationale.
La préparation du budget est l’exercice de vérité, celle qui montre le degré de responsabilité des élus.
Et je suis au regret de constater que ces orientations ne protégeront pas les Valentinois, car nous savons tous que l’automne 2012 et l’année 2013 seront très difficiles pour la population et vos orientations budgétaires ne prennent pas cette donne suffisamment en compte :
1 - Vous vous entêtez à vouloir réaliser des promesses fantaisistes de campagne. M. le Maire, les Valentinois comprendraient parfaitement que compte tenu de la situation, vous abandonniez des promesses telles la création d’un tramway Saint-Péray - Chabeuil ou la couverture de l’autoroute.
2 - Vous persistez à vouloir rénover tous les bâtiments municipaux. Mais vous n’avez pas été élus pour remettre à neuf et de manière systématique tous les biens municipaux. Nous avons besoin de réaliser des économies et sauf dans les rares cas de sécurisation, nous pouvons nous passer de bon nombre de ces travaux. Par exemple, vous avez inutilement rénové l’Hôtel de Ville qui était dans un état correct et fonctionnel.
3 - Sur la rénovation urbaine, il est temps d’arrêter d’acheter à prix d’or des appartements de standing et prioriser la rénovation urgente des 500 appartements HLM vacants. Les demandes vont malheureusement exploser et nous ne serons pas prêts !
4 - S’il est compréhensible que les travaux du musée doivent aller à leur terme, je constate par contre que vous n’arrêtez pas certains projets de prestige. Je prendrai pour exemple votre projet sur le site de Latour-Maubourg. Il s’agit exclusivement du regroupement de services existant et fonctionnant déjà dans d’autres locaux sur la ville. Leur transfert n’apporte aucune création ou réelle plus value. Le vrai courage politique aurait consisté à retarder cette réalisation et utiliser ces budgets pour pallier les situations d’urgence qui vont se créer. Nous devons globalement réduire la voilure tant en investissement qu’en fonctionnement.
Enfin, si je partage votre volonté de soutenir le monde social et associatif, il me semble aussi qu’une bonne manière de faire du social est de continuer l’aide apportée à nos étudiants avec le CME créé en 2001, de bloquer la hausse des loyers HLM par une autre gestion moins dépensière, et de réaliser des économies importantes en repoussant des projets non vitaux. Je vous invite à prendre ces mesures et à baisser significativement les taux d’imposition dès 2012 ! Allégez la pression fiscale M. le Maire, rendez du pouvoir d’achat et l’espoir aux Valentinois !