Les résultats des Cantonales ont confirmé la nette progression du FN. On ne peut pas continuer à nier les attentes d'une frange si importante de la population. Ceux qui ont voté FN ont exprimé une colère face à l'absence de réponse à leurs difficultés (chômage, pouvoir d'achat, sécurité...). Qui est responsable des frustrations qui ont poussé nombre de nos concitoyens à faire ce choix ?
Le rôle des élus : Il y a une crise de confiance, une fracture entre électeurs et élus. L'abstention record à ces élections en est une preuve flagrante. Les Français n'en peuvent plus de choix basés seulement sur l'image des leaders, leurs côtes de popularité dans les sondages ou leurs coups médiatiques. Les élus doivent changer leur rapport aux électeurs, en étant beaucoup plus humbles, proches et à l'écoute de la population, et pas seulement pendant les périodes électorales. Et sur ce dernier point, je souhaite aussi rappeler que les électeurs ont aussi la responsabilité de s'interesser plus à la vie publique, et à mieux connaître les personnes qu'ils choisissent pour les représenter. Choisir un candidat, voter, c'est décider de son avenir. Et cela ne devrait pas se faire sur un coup de tête, en fonction d'une révolution en Lybie ou d'un tremblement de terre au Japon ! Cela ne devrait même pas se faire dans un réflèxe partisan...
Pour en revenir au vote FN, les appels à un front républicain contre nature, les leçons moralisatrices ou les discours culpabisateurs ne feront que renforcer le nombre et la détermination des désespérés, car ils auront l'impression de ne pas avoir été compris ou entendus.
La solution pour contenir un FN xénophobe, nationaliste, protectionniste n'est pas de faire du FN light. Le Président Sarkozy a cru UMP-iser le FN, aujourd'hui c'est l'UMP qui se FN-ise. La réponse est plutôt de servir la population, d'améliorer ses conditions de vie et de rétablir la confiance en arrêtant d'augmenter les impôts, en économisant et en gérant mieux les deniers publics, en renforçant la solidarité et l'action éducative, et en proposant une politique efficace contre la délinquence. Et cela ne peut pas se faire en une semaine, entre deux tours d'une élection cantonale...