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Un sursaut de solidarité et de patriotisme économique ?

Publié le 24 Octobre 2010 par Noubar KECHICHIAN in Point de vue

Je vous soumets le cas d’un employé, célibataire, gagnant 1600€ nets par mois, avec un appartement à crédit (700 euros par mois), un téléviseur, une voiture.

 

Cet employé coûte 2 800 euros par mois à son employeur = 33 600 euros par an.

Son salaire est de 2 000 euros bruts = 1 600 euros nets = 19 200 euros par an.

 

Dès le versement du salaire, l’Etat a déjà prélevé 33 600 – 19 200 = 14 400€

 

De plus, cet employé va payer :

               Impôt sur le revenu de 1500 euros environs.

               Taxe d’habitation et redevance : 600 euros.

               Taxe foncière : 600 euros.

               Voiture : 15000 km /an : Taxe essence = 1200 litres x 0,85€ = 1 020€

               TVA appartement : 12 x 700 x 19,6% = 1380€

Il reste à cette personne environs 6400 € à dépenser avec une TVA moyenne de 10% = 640€

 

Pour résumer,  sur les 33600€ que paie l’employeur, l’Etat et les collectivités auront prélevé 20 140€ (= 14 400 + 1 500 + 600 + 600 + 1 020 + 1380 + 640). Cela représente un taux de 60% d’impôts et taxes directes et indirectes.

 

Quant à ce brave employé qui est tout de même correctement rémunéré, après avoir déduit de son salaire (19 200€ ) ses dépenses d’impôts, de taxes foncières et d’habitation, d’essence et de logement ( 1 500 + 600 + 600 + 1 456 +  8 400 soit 12 556€ ), il lui restera 553 euros par mois pour se nourrir, se vêtir, s’assurer, payer le gaz, l’électricité, nombre de frais divers et si possible avoir une vie sociale, se cultiver et se divertir… Compte tenu du coût de la vie, il est clair que cet employé va avoir du mal à y arriver. La paupérisation des classes moyennes n’est plus un mythe, elle est devenue réalité…

 

Certes, l’Etat et les collectivités locales assurent tant bien que mal des services publics (éducation, santé, retraite, voiries, sécurité…) et notre système de protection sociale est souvent cité en exemple. Mais si nous voulons sauver ce système que le monde nous envie, la question de la gestion des finances publiques doit devenir le sujet principal du débat politique : Notre système peut-il tenir ? Avons-nous encore les moyens de nos ambitions ? Devons nous adapter notre protection sociale à la nouvelle donne économique ? Avons-nous les moyens de contrôler vraiment la dépense publique ? L’argent du contribuable est-il efficacement utilisé ?

 

Les « trente glorieuses » ont laissé place à « quarante obscures ». Pouvons-nous continuer à faire comme si de rien n’était ? Devons-nous continuer à opposer les catégories sociales et créer des crises et tensions dans la société ? Est-ce une utopie que de croire à un sursaut de solidarité et de patriotisme économique et qu’ensemble, patrons et ouvriers, public et privé, population et élus engagent un plan de redressement et de sauvetage de notre économie et de notre système social ?

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J
<br /> Très bonne analyse, merci pour cet article.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Merci pour votre mot. Cet article est plutôt un constat. Il est d'ailleurs préférable de ne pas généraliser un cas particulier. Mais cet exemple est un peu à l'image de ce que bon nombre de<br /> Français vivent au quotidien. Et dans la difficulté, on a le reflèxe de défendre d'abord ses propres intérêts, alors que la solution ne peut être que collective.<br /> <br /> <br /> <br />