A un an de l'éléction présidentielle, je vous livre quelques réflexions :
Je rappelle que la Présidence de la République est limitée à deux mandats de 5ans. Il me semble que pour tout président sortant candidat, le bilan a une importance capitale. Ce dernier sollicite la confiance des électeurs pour finir dans un second mandat le travail normalement engagé durant son premier. Or, concernant le Président Sarkozy, plus de 70% des Français jugent son bilan négatif.
La stratégie de droitisation, celle qui consiste à jouer sur les peurs (immigration, insécurité, terrorisme...) me laisse penser que le seul espoir de Nicolas Sarkozy est d'être au second tour face à Marine Le Pen. La droitisation de la France affaiblit une gauche qui n'a pas de réponses claires à ces thématiques et qui de plus, est désorganisée et divisée avec une multiplication de candidatures. Enfin, le PS est attaqué sur sa gauche par un Mélenchon populiste qui marque des points.
Dans les cas d'un second tour Sarkozy-Le Pen, la stratégie du "ni Gauche, ni FN" de l'UMP affichée lors des cantonales risque de se retourner contre elle. En ayant refusé le Front Républicain contre le FN, Nicolas Sarkozy risque de voir les électeurs de gauche ne pas voter pour lui comme cela avait été le cas pour Jacques Chirac en 2002. De plus, Marine le Pen a lissé voire gommé l'image repoussoir que son père donnait au FN. L'aile dure de l'UMP préférera peut-être l'original à la copie. Enfin, les modérés de l'UMP risquent eux de se détourner d'un candidat qui aura donné à nouveau l'occasion à l'extrème droite de briller ainsi : Et cette sanction pourrait fort bien venir dès le premier tour. Mais le mal aura été fait donnant l'occasion à Marine le Pen d'être au second tour.
Dans l'hypothèse d'un "21 avril" à l'envers, Marine le Pen contre un candidat de gauche, l'UMP restera-t-elle sur sa position du "ni-ni" ? Les modérés de droite voteront-ils sans état d'âme pour un candidat socialiste ? La mobilisation du monde politique, médiatique, ou culturel comme en 2002 suffira-t-elle pour renverser la tendance ?
Enfin, d'ici l'automne, une alternative crédible au centre peut-elle voir le jour ? La confédération des centres qu'Hervé Morin construit depuis 4 ans et qui vient d'être rejoint par les Radicaux Valoisiens, l'Alliance Centriste et la Gauche Moderne sera-t-elle prête à relever le défi ? François Bayrou, pourfendeur de la Sorkozie, se présentera-t-il seul face à un centre recomposé ? Si c'est le cas, il prendra alors le risque d'être perçu comme un jusqu'auboutiste et d'être sévèrement sanctionné par les électeurs...
Pour résumer, il semble que le grand perdant de ces présidentielles soit Nicolas Sarkozy, l'outsider est sans conteste Marine Le Pen, mais le vainqueur n'est pas encore identifié...